La finance participative

Le crowdfunding, ou financement participatif, est une méthode qui permet à des particuliers ou entreprises de lever des fonds en s'adressant à un grand nombre d'investisseurs via une plateforme en ligne. Cette approche a gagné en popularité ces dernières années, se positionnant comme une alternative attrayante aux méthodes de financement traditionnelles comme les prêts bancaires ou les investissements boursiers.

L'investissement en crowdfunding peut prendre plusieurs formes : dons, prêts, actions, obligations ou royalties, chacune ayant ses propres caractéristiques en termes de risque, de rendement et de durée d'engagement.

Parmi les avantages, le crowdfunding offre la possibilité d'investir dans des projets ou des entreprises émergentes qui seraient autrement inaccessibles aux investisseurs individuels. Cependant, cette méthode comporte aussi des risques significatifs, comme la perte de capital ou le non-remboursement, et il est essentiel d'évaluer soigneusement les projets avant de s'engager financièrement.

Les différents types de finance participative

Crowdfunding en dons : Les investisseurs soutiennent un projet sans attendre de compensation financière. Leur motivation est souvent d'apporter leur aide à une cause qui leur tient à cœur. Des plateformes bien connues pour ce type incluent KissKissBankBank, Ulule et GoFundMe.

Crowdfunding en prêts : Ce modèle, souvent désigné sous le terme de crowdlending, permet aux investisseurs de prêter de l'argent à des entreprises ou des particuliers, avec un remboursement incluant des intérêts. En France, des plateformes populaires comme October et Credit.fr offrent ce type de financement.

Crowdfunding en actions : Les investisseurs acquièrent des actions d'une entreprise non cotée, ce qui leur permet de participer au capital et de bénéficier d'éventuels gains en cas de revente ou de distribution de dividendes. Des plateformes comme Wiseed, Anaxago et Sowefund sont bien établies dans ce domaine.

Crowdfunding en obligations : Les investisseurs prêtent des fonds à une entreprise, qui s'engage à les rembourser à une date précise avec un taux d'intérêt fixe. Ce modèle est parfois appelé crowdbonds, et des plateformes telles que Lendosphere, Enerfip et Lumo sont reconnues pour ce type de financement.

Crowdfunding en royalties : Dans ce modèle, les investisseurs reçoivent une part des revenus générés par les ventes d'un produit ou d'un service financé grâce à leur investissement. Également connu sous le nom de crowdfactoring, des plateformes comme Bolden et Unilend se spécialisent dans ce domaine.

Chaque type de crowdfunding présente des caractéristiques distinctes en matière de risque, de rendement et de durée d'engagement. Par exemple, le crowdfunding en dons comporte un risque de perte totale de l'investissement, tandis que le crowdfunding en actions peut offrir un potentiel de gain élevé, mais avec un risque de perte en capital tout aussi important. Il est donc crucial de bien comprendre les spécificités de chaque modèle avant de décider d'investir.

Les stratégies à adopter

La diversification est cruciale dans le crowdfunding, tout comme dans d'autres formes d'investissement. En répartissant ses investissements sur plusieurs projets ou entreprises, un investisseur peut diminuer le risque global de perte en capital. Il est conseillé d'inclure différents types de crowdfunding (dons, prêts, actions, obligations, royalties) et de couvrir divers secteurs d'activité.

Analyse approfondie des projets : Avant d'investir, il est essentiel d'examiner attentivement les projets proposés sur la plateforme de crowdfunding. Cela inclut l'évaluation du business plan, de l'équipe dirigeante, des perspectives de croissance du marché, des concurrents et des risques associés au projet. Faire appel à des experts (analystes financiers, spécialistes sectoriels) peut s'avérer bénéfique.

Gestion du risque : Étant donné les risques liés au crowdfunding, tels que la perte en capital ou le défaut de remboursement, il est crucial de limiter le montant investi dans chaque projet, d'évaluer le niveau de risque de chaque initiative et d'éviter de se concentrer sur un seul projet ou une seule plateforme.

Suivi des investissements : Après avoir investi, il est important de suivre l'évolution du projet ou de l'entreprise financée. Maintenir un contact régulier avec l'équipe dirigeante et recevoir des mises à jour sur le progrès du projet permet de réagir rapidement en cas de difficultés pour minimiser les pertes potentielles.

Durée d'investissement : Chaque type de crowdfunding a une durée d'investissement spécifique. Comprendre cette durée est essentiel avant de prendre une décision. Certains projets peuvent mettre plusieurs années à générer un retour, tandis que d'autres peuvent offrir des rendements plus rapides. Il est important d'intégrer cette durée dans sa stratégie d'investissement et sa gestion des risques.

Ces éléments sont fondamentaux pour limiter les risques et optimiser les rendements d'un portefeuille en finance participative.

Les risques associés à l'investissement en crowdfunding

Bien que le crowdfunding présente des opportunités attrayantes, il comporte également des risques que les investisseurs doivent considérer avant de s'engager.

Tout comme pour tout type d'investissement, le crowdfunding entraîne un risque significatif de perte en capital. Les projets ciblés sont souvent des start-ups ou des entreprises en développement, lesquelles ont un taux d'échec élevé. En cas de défaillance d'un projet, les investisseurs peuvent perdre tout ou partie de leur mise.

Un autre risque à prendre en compte est celui du défaut de remboursement par les emprunteurs ou les porteurs de projet. Si un projet ne génère pas les revenus escomptés ou si les conditions du marché évoluent défavorablement, il se peut que ces derniers ne puissent pas honorer leurs dettes.

En cas de litige entre investisseurs et porteurs de projet ou plateformes de crowdfunding, résoudre le conflit peut s'avérer difficile. Les investisseurs risquent de devoir engager des frais juridiques élevés pour défendre leurs droits.

Contrairement aux investissements traditionnels, le crowdfunding est souvent moins réglementé. Les investisseurs peuvent ne pas bénéficier des mêmes protections que dans d'autres formes d'investissement, telles que l'assurance des dépôts ou les garanties offertes par les régulateurs.

Les plateformes de crowdfunding sont soumises à des réglementations spécifiques conçues pour protéger les investisseurs et assurer un environnement d'investissement sécurisé. Il est crucial pour les investisseurs de bien comprendre les obligations légales de ces plateformes pour évaluer la qualité de leurs services et se prémunir contre les risques.

Le marché du crowdfunding a connu une croissance spectaculaire ces dernières années, passant de quelques millions en 2009 à plusieurs milliards aujourd'hui, et devrait atteindre près de 300 milliards d'ici 2025 selon les prévisions.

Les plateformes se concentrent souvent sur des secteurs spécifiques comme l'immobilier, les énergies renouvelables et l'agriculture. De plus, les projets sont de plus en plus liés à des causes environnementales ou sociales, répondant ainsi à la demande croissante des investisseurs pour des initiatives responsables et durables.

Le secteur du crowdfunding devrait continuer à se développer, avec l'émergence de nouvelles réglementations visant à protéger les investisseurs et à encourager la croissance du marché. Les plateformes devraient également proposer davantage de projets responsables pour répondre aux attentes des investisseurs, et l'utilisation de la blockchain ainsi que des smart contracts pourrait renforcer la transparence et la sécurité des transactions. Il est toujours conseillé de consulter un professionnel, comme un conseiller en gestion de patrimoine, pour évaluer ces enjeux de manière approfondie.

Les risques associés